Sous la forme d’un avis, le Conseil central de l’économie (CCE) de Belgique a adopté sa contribution à la discussion importante qui se déroule sur la gouvernance économique de la zone euro et sur l’orientation souhaitable de certaines règles budgétaires. Ceci est un aspect clé des efforts et consultations déployés par la Commission européenne pour intensifier le débat sur la responsabilité collective à l’égard de la zone euro.
L’avis rappelle qu’en prenant, au départ CCE, des initiatives pour le développement en Belgique d’un débat public sur les questions budgétaires, les interlocuteurs sociaux souhaitent participer activement aux discussions sur les processus budgétaires européen et belge, encadrés par le Pacte de stabilité et de croissance.
Le rôle des règles budgétaires au niveau européen est fondamentalement différent de celui des règles budgétaires nationales. Les règles budgétaires nationales existent pour aider les pays à atteindre les objectifs de politique budgétaire qu’ils se donnent. Une dette publique élevée et croissante accroît la vulnérabilité des politiques publiques, particulièrement en cas de hausse des taux d’intérêt et des primes de risque. Par contre, l’objectif des règles ou des standards budgétaires dans l’Union économique et monétaire est principalement de garantir le bon fonctionnement du marché unique et de réduire le risque d’une contagion liée à une crise de la dette entre les États membres, en veillant à ce que la dette de chaque État reste soutenable.
Pour le CCE, il est judicieux de trouver l’équilibre entre, d’une part, des règles budgétaires garantissant la soutenabilité des finances publiques et, d’autre part, la capacité des gouvernements à stabiliser l’économie en temps difficiles et de renforcer la croissance économique durable par des investissements productifs. L’investissement – dans les infrastructures, la recherche, l’éducation, la santé − est un puissant levier pour la transition écologique et climatique ainsi qu’un pilier du progrès économique et social. Il permet non seulement d’accroître la demande et de créer des emplois aujourd’hui, mais aussi, en catalysant l’activité privée, de soutenir l’innovation et d’améliorer les compétences, de soutenir la transition énergétique et écologique, d’augmenter la capacité de croissance à long terme de l’économie et de répondre aux besoins des citoyens.