Chaque année, le Conseil central de l’économie (CCE) et le Conseil national du travail (CNT) contribuent sous forme d’avis au Programme national de réforme (PNR) à la demande du gouvernement. Ce programme aborde des matières principalement socio-économiques, ce qui justifie et rend indispensable une concertation avec les interlocuteurs sociaux.
Dans le langage européen, « le Semestre européen » organise, sur une ligne du temps, le cycle de la coordination annuelle des politiques socio-économiques et budgétaires des États membres. Cette coordination exige que les États membres soumettent chaque année, dans le courant du mois d’avril, leur PNR à la Commission européenne. Le PNR constitue l’étape qui suit les rapports pays publiées par la Commission européenne dans le courant du mois de février – analyses qui font l'objet d'échanges bilatéraux avec les États membres et avec les interlocuteurs sociaux. Au terme du processus du Semestre européen, ces analyses fondent les recommandations spécifiques par pays qui seront publiées au mois de mai, en vue d'une adoption par le Conseil en juin.
En Belgique, la responsabilité finale du PNR incombe au gouvernement fédéral. Dès lors que d'importants domaines relèvent de la responsabilité partielle ou exclusive des Régions ou des Communautés, une coopération est assurée entre le gouvernement fédéral et les gouvernements des Régions et des Communautés. Le PNR final est approuvé par les différents gouvernements. Concrètement, cette concertation est organisée au sein d'un Comité d'accompagnement politique créé à cette fin, et d’un Comité de concertation qui rassemble les différentes autorités. La contribution des deux Conseils – CCE et CNT – alimente les travaux du Comité d’accompagnement du PNR.
Au niveau du contenu, le PNR de la Belgique reprend les mesures structurelles adoptées au cours des douze derniers mois par le gouvernement fédéral et les gouvernements des Régions et Communautés. Ces mesures poursuivent un double objectif : répondre aux recommandations par pays adressées par le Conseil européen à la Belgique et atteindre les objectifs formulés dans la stratégie Europe 2020 en ce qui concerne le travail, la R&D et l'innovation, l'enseignement et la formation, l'énergie et le climat, tout en assurant l'inclusion sociale.
C’est donc dans ce cadre que la contribution commune du CCE et du CNT est demandée au PNR. Plus précisément, la partie CCE de la contribution commune identifie les priorités et les défis à relever pour atteindre les principaux objectifs de politique économique de la Belgique en termes de cohésion sociale, de création de richesse, de soutenabilité environnementale, de soutenabilité des finances publiques et d’équilibre de la balance des opérations courantes. Ces défis couvrent un large spectre de politiques à mener et qui concernent (entre autres) : la capacité innovatrice de l’économie belge, la transition vers une économie circulaire, une sécurité sociale soutenable sur le plan social et financier, une meilleure adéquation de l’offre et de la demande sur le marché du travail, des prix à la consommation et des prix business-to-business en phase avec les trois principaux pays voisins, la transition énergétique vers une économie bas carbone, tout en garantissant la sécurité d’approvisionnement et des prix compétitifs, et une mobilité plus durable et plus fluide.