La construction résidentielle et la rénovation continuent à traverser une crise en Belgique. Si les prix des matériaux et les taux d’intérêt se sont stabilisés, les conditions actuelles du marché, plus défavorables pour les candidats acquéreurs et rénovateurs que les conditions des années « pré-crises », limitent les perspectives de rebond des investissements en matière de logement. Les rythmes actuels (et projetés) de construction, de renouvellement et de rénovation du bâti s’éloignent ainsi fortement de la trajectoire des investissements conséquents nécessaires en vue de réussir la transition climatique et de répondre au besoin croissant de logements abordables et durables. Il est par conséquent grand temps de rendre au logement la place centrale qui lui revient au sein des politiques publiques.
Paradoxalement à la chute de la demande résidentielle, les difficultés de recrutement de travailleurs qualifiés restent bien présentes dans le secteur. À défaut de mesures concrètes et rapides, ces difficultés vont s’empirer dans les années à venir et risquent d’entraver la réalisation des projets d’investissements prévus dans le secteur. Faute de main-d’œuvre qualifiée suffisante, certaines entreprises sont d’ores et déjà contraintes de limiter leur offre, d’augmenter leurs délais de livraisons ou d’avoir recours à des travailleurs externes, qu’il s’agisse d’indépendants étrangers ou de travailleurs détachés.
Dans le secteur des infrastructures, la crainte de voir la situation se détériorer après les élections communales d’octobre 2024 se renforce. Selon les perspectives, les investissements publics sont bien en dessous de la trajectoire des 4 % du PIB à l’horizon 2030. Pour répondre à la vétusté des infrastructures publiques belges et aux défis de la transition climatique, les pouvoirs publics devront veiller à ce que les investissements publics restent au minimum sur la trajectoire des 4 % de PIB jusqu’en 2029, et soient même relevés à 5 % du PIB d’ici à 2034.
Pour répondre à ces défis, les interlocuteurs sociaux de la construction renvoient vers leur « Mémorandum 2024 ». L’accroissement des investissements dans le logement abordable, durable et de qualité ainsi que dans les infrastructures durables ne peut plus attendre !