Après une bonne conjoncture 2021 et un début d’année 2022 qui a bien résisté aux difficultés auxquelles le secteur est confronté, le rapport de conjoncture de mai 2023 de la CCS « Construction » révèle une incertitude croissante. Cette incertitude, mesurée à travers les courbes de conjoncture, se propage dans le secteur de la construction quant à l’évolution récente des carnets de commandes et à l’évolution de la demande dans les mois à venir. À ces incertitudes s’ajoutent un recul continu depuis plus de 12 mois des permis de bâtir, résidentiels et non résidentiels, octroyés pour des nouvelles constructions et pour des projets de rénovation, ainsi qu’un effondrement des demandes de crédits hypothécaires. Un choc de la demande semble ainsi se profiler dans le secteur de la construction. La hausse relativement importante des taux d’intérêt du marché à long terme, la forte augmentation des prix des matériaux de construction – qui a été supérieure à l’inflation globale – et le climat d’incertitude impactent négativement les investissements des ménages, des promoteurs immobiliers et des entreprises dans l’immobilier (non)résidentiel et ont poussé les pouvoirs publics à reporter certains projets.
Dans le contexte d’une activité de construction saine, deux défis se profilent pour les différents niveaux de pouvoir politique. Le premier défi est de contenir le choc de la demande dans le secteur à court terme et de renforcer à moyen terme la confiance afin que la demande reprenne. Le deuxième défi consiste à prendre les mesures nécessaires afin de résorber la pénurie de main-d’œuvre à moyen et à long terme. Ceci sera plus que nécessaire au vu des défis sociétaux consistant à pourvoir la population belge d’infrastructures et de logements abordables et durables dans le cadre, entre autres, des enjeux climatiques.